ITW Elise Prodhomme : « Chercher une place au challenge round »

ITW Elise Prodhomme : « Chercher une place au challenge round »

ITW Elise Prodhomme : « Chercher une place au challenge round »

 

Publié par Alexandre Daumur Smith le 1 novembre 2015               

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Interview réalisée par Alexandre Daumur-Smith.

- Salut Elise, merci du temps que tu nous accordes. Peux-tu rapidement te présenter pour nos lecteurs qui ne te connaissent pas encore ?
J’ai 26 ans, je suis née au Mans, j’ai commencé le basket à l’âge de 6 ans. Je joue au poste 2.

- Pour toi, ca commence comment le basketball ? Quels sont tes plus anciens souvenirs dans la pratique de ce sport ?
Le basket on peut dire que c’est dans mes gênes, dès que j’ai eu l’âge d’avoir un ballon dans les mains. J’étais à tous les matchs de mon papa qui jouait à la JALT Le Mans. Un ami de mon papa (Pierre BUZANCE alias Pierrot pour les manceaux) me voyait tout le temps à la salle et à 6 ans il a dit à mes parents qu’il fallait que je vienne m’entraîner avec lui et les garçons en baby-basket et j’ai fait mes gammes au SCM Le Mans.
Mon plus ancien souvenir c’est d’avoir joué avec les minimes du SCM pour le tournoi de la mie câline alors que je n’étais que poussines. C’était une très belle expérience.
Mon plus beau souvenir en jeune c’est le titre de championne de France des Ligues avec les Pays de la Loire à Fréjus.

- Un de tes premiers clubs est le SCM, tu y jouais en quoi ? Que retiens-tu de ce club ?
J’y ai joué de mini-poussine à Minimes. C’est là que tout a commencé pour moi. Le SCM est la section amateur du MSB. C’est un club qui se consacre maintenant à la formation des garçons. Ce que je retiendrai de ce club c’est surtout sa salle, je devrais dire son ex-salle : GOULOUMES. Un endroit mythique pour le basket sarthois.

- J’imagine que tu gardes un œil sur ton premier club. Tu dirais qu’il évolue comment ?
Bien sûr je porte beaucoup d’importance à mon département et à sa belle évolution. Le SCM évolue en se spécialisant dans la formation masculine de benjamin région aux U18 France en passant par les U15 France avec dans ces rangs un très prometteur Rayan Rupert !! En ce qui concerne les filles la formation se fait maintenant entre Coulaines et Ruaudin.

- Ensuite, direction Coulaines, une commune en périphérie du Mans. Tu n’y es restée qu’une année puisque c’était dans le cadre d’un projet « minimes France ». Tu peux nous parler de ce projet et de ce club ? Est-ce qu’un certain nombre de bons joueurs (aussi bien chez les garçons que chez les filles) du SCM proviennent de cette association sportive ?
Il y une dizaine d’années le comité de la Sarthe a mis en place « un projet France » pour les filles et les garçons en partenariat avec les clubs du Mans et en périphérie (Coulaines, SCM, JALT) ceci permettant à tous les joueurs et joueuses « potentiels » du département de se retrouver le week-end dans une seule et même équipe pour que les deux équipes soient les plus compétitives possible. J’ai donc joué un an à Coulaines en ayant pour coach Guillaume Coulbaut. C’est un club très familial.
Oui bon nombre de joueurs et joueuses viennent de ce club, pour en citer quelques-uns qui évoluent maintenant dans les meilleures divisions françaises : Jérémy LELOUP, Pierre- Etienne DROUAULT, Alexia CHARTEREAU, Iliana RUPERT…

- Tu penses que le Mans est une bonne ville pour émerger dans le basket de haut niveau ?
La formation est très bonne avec des entraineurs très compétent en fille comme en garçon, mais Le Mans reste une terre de basket masculin avec comme très belle vitrine le MSB.

- Tu intègres le Centre Fédéral pour 1 an. Quelles sont les premières choses qui t’ont frappé lors de ton arrivée ?
L’INSEP est un monde à part, c’est un petit village au milieu du Bois de Vincennes. Là-bas tu es entouré que de personnes comme toi, des sportifs de haut niveau. A l’INSEP on ne vit pas dans le même monde. Tout est fait pour la performance sportive.

- Pour beaucoup, l’INSEP est une expérience unique puisqu’elle est très enrichissante d’un point de vu humain et basketball. Ce fut ton cas ? Tu en retiens quoi ? Pourquoi avoir décidé de te concentrer sur tes études à ta sortie ?
Mon expérience à l’INSEP est mitigée me concernant. Humainement parlant c’était super, j’ai vécu une très belle année avec mes coéquipières et certaines amies maintenant. Côté basket ça a été très compliqué pour moi, je n’ai jamais trouvé ma place et j’ai perdu toute confiance en moi. Ce fut un vrai tournant pour moi dans l’évolution de ma carrière. J’ai pris conscience que le basket de haut niveau n’était peut-être pas pour moi…J’ai beaucoup appris de cette saison car c’est une expérience exceptionnelle et particulière où l’on apprend beaucoup sur soi-même.

- Lors de ta carrière « jeune », quelle est la joueuse contre qui tu aies joué et qui t’as le plus impressionné ?
Camille AUBERT, en sélection départementale, régionale elle était toujours avec les filles qui avaient 2 ans de plus qu’elle. Elle était pleine de talent et ça se voyait, une crevette sur le terrain mais une aisance et une lecture de jeu hors norme sans oublié le mythique bandeau (sourire) !! Et j’ai aussi énormément appris à ces côtés.

- A ta sortir de l’INSEP, tu joueras pour Rennes. Tu décrirais comment tes 5 ans passés dans ce club ?
J’avais besoin de retrouver confiance en moi et de rester proche de ma famille. Je connaissais la coach, Fred PRUD’HOMME, c’est grâce à elle que j’ai eu la chance d’entrée à l’INSEP. Elle me connaissait très bien et m’a fait confiance. J’ai connu 2 montées avec ce club très familial, avec des joueuses d’expériences qui m’ont beaucoup appris.

- Ton premier contrat professionnel tu le signes à 25 ans, c’est tard et rare. Pourquoi ce choix de revenir au très haut niveau féminin ?
J’avais décidé de privilégier mes études pour préparer l’après basket tout en continuant de jouer à un niveau qui me correspondait. Honnêtement je ne pensais pas un jour me retrouver en Ligue Féminine à jouer une Coupe d’Europe !! (sourire) Ce choix c’est surtout une opportunité que je dois à mon travail quotidien et quand tu as l’opportunité de réaliser un de tes rêves, même si pour ça il faut laisser passer un CDI, et bien tu sautes sur l’occasion et la saisie à fond.

- Au début, tu allies ta profession et le basket de haut niveau. Il me semble même que tu prends des congés pour les déplacements ? Comment tu t’organisais à l’époque ? Beaucoup de joueuses de haut niveau sont dans cette situation ?
Oui la première année en Ligue Féminine la moitié de l’équipe était pro et l’autre semi-pro, on avait soit les études soit un travail à côté. Moi j’étais comptable, je travaillais 32h par semaine en plus des 7 entrainements par semaine et du match. En effet pour partir en déplacement le vendredi midi ou même en semaine j’étais obligé de prendre des congés mais c’était un choix de ma part que j’assumais pleinement. Je voulais me donner les moyens de réussir à ce niveau alors j’essayais de faire au mieux pour ça. En ligue féminine il y a des joueuses qui font des études à côté principalement par correspondance car il est impossible d’aller à tous les cours mais il n’y a pas de joueuses qui ont un deuxième métier comme j’avais, ce ne sont pas deux choses qui sont conciliable si on veut se donner à fond dans ce que l’on fait et que le corps suive.

- Depuis 2010 tu défends les couleurs d’Angers. Si tu devais choisir trois mots pour définir ce club professionnel ?
VALEURS
BENEVOLES
FORMATION DES JEUNES

- Jeudi 29 octobre se déroulait le premier match de l’histoire de l’UFAB dans une compétition européenne. Tu peux nous expliquer le déroulement du match et les sensations que tu as eu après votre victoire ?
Tout d’abord cette victoire je la dédicace à Aurélie FAVRE, Camille AUBERT, Jessica CLEMENCON, Romana HEJDOVA et Rebecca TOBIN car c’est aussi grâce à elle qu’on dispute cette compétition. Ce fut une soirée avec une ambiance exceptionnelle, le public a vraiment joué son rôle de 6ème homme dans notre victoire en nous soutenant même à -17 !! L’équipe de Namur a été très en réussite pendant 2 quart-temps et demi, on les a trop laissé faire ce qu’elles voulaient et on payait nos erreurs cash. A -17 nous étions dos au mur, il y avait 2 choix, soit on baisse la tête et ça se passe comme à Nice soit on se révolte et on se bat jusqu’au bout et c’est là qu’on a vu une vraie équipe avec une grosse solidarité. C’était un match très important pour le moral et pour tout le public venu très nombreux.

- Quels sont tes objectifs collectifs et individuels pour cette saison ?
Collectivement, l’objectif principal est le championnat en allant chercher une place au challenge round. Pour la coupe d’Europe et la coupe de France c’est aller le plus loin possible.
Individuellement, je continu à travailler pour progresser défensivement et gagner en régularité offensivement et gagner de plus en plus ma place dans cette équipe.

- En ligue 1, tu as rencontré les meilleures, Celine Dumerc, Emmeline Ndongue, Emilie Gomis, etc… Quelles sont les joueuses qui t’ont le plus impressionné ?
Endy MIYEM et Diandra TCHATCHOUANG sont deux joueuses que j’admire beaucoup de par leur jeu et leur état d’esprit.

- Comment tu vois l’avenir de ce club féminin d’Angers ?
Je pense que le club de l’UFAB a un bel avenir dans le sport Angevin, c’est le seul sport féminin de haut niveau et je pense qu’il faut qu’il continue à s’imposer à ce niveau et à se structurer pour avancer encore.

- Comment tu vois ton avenir dans le basketball ?
J’ai 26 ans mais je fais mes débuts dans le basket de haut niveau, j’ai envie de continuer ma carrière professionnelle à ce niveau encore plusieurs années. Continuer à travailler encore et toujours pour évoluer du mieux possible au sein de cette division.

- Tu as eu des contacts avec les équipes de France jeunes ?
Oui j’ai fait les stages de préparations au championnat d’Europe U16 avec les générations 1988 et 1989.

- En parlant de l’Equipe de France, j’imagine que tu as regardé l’EuroBasket masculin qui se déroulait cette année en France. Que penses-tu de leur prestation ?
Oui j’ai suivi tous les matchs quand on ne s’entrainait pas. Ils ont vraiment fait un bel euro avec un engouement énorme pendant les phases finales à Lille.

- Et le match France/Espagne tu en penses quoi ?
France/Espagne un classico si je peux dire !! C’est à chaque fois un match spécial et on sait qu’il n’y aura rien de facile pour les deux équipes et que ça produit toujours un match de très très haut niveau.

- La Meilleure moyenne d’évaluation pour la saison précédente en LFB, reviens à Courtney Hurt (USO Mondeville) tu peux nous parler de cette joueuse ? Dans ce classement on retrouve deux de tes coéquipières : Rebecca Tobin (3ème) et Lizanne Murphy (5ème). Tu peux nous en parler ?
Je ne la connais pas personnellement mais c’est une des seules joueuses que je connaisse qui a un step-back aussi efficace. Becca et Lizanne ont été nos deux leaders la saison dernière, des joueuses pleines de talent offensif avec une bonne vision de jeu. Grâce à cette saison Becca a atteint son rêve que de jouer en WNBA, c’est la plus belle récompense pour elle. Lizanne a été élu MVP étrangère c’est dire le niveau de ces deux joueuses qui ont beaucoup apporté à l’UFAB.

- D’après toi, quelle est la joueuse qui a le plus d’avenir dans le basket parmi les joueuses de l’équipe de France féminine ?
J’en citerai 2 : Diandra TCHATCHOUANG et Olivia EPOUPA

- Il y a quelques temps, je me suis entretenu avec Ana Filip (plus connu sous le nom d’Ana Cata Chitiga). Que penses-tu de cette joueuse ?
Ana je la connais depuis plus de 10 ans quand nous étions à l’INSEP. Joueuse de la génération 89. C’est une personne avec un fort caractère mais qui a toujours travailler dur pour atteindre ces objectifs. C’est toujours un plaisir de la revoir à chacune de nos confrontations. Je lui souhaite en tous cas un très bon rétablissement et de vite revenir sur les parquets.

- Selon toi, quels sont tes points forts et faibles dans le basketball ?
Points fort : mon adresse à 3 pts, mon exigence individuelle et ma combativité.
Points faible : défense en duel, mon jeu de percussion sous le cercle.

- Une de tes citations préférées ? Quelle soit en rapport ou non avec le sport.
« Le travail paye toujours »
« Ce qui ne te tue pas te rend plus fort »

- Si tu veux remercier des personnes ou encore faire passer un message, tu peux le faire ici. Merci à toi !
Je tenais à te remercier pour cette interview et aussi remercier ma famille qui est toujours à mes côtés et sans qui je ne serai pas là ainsi que toutes les personnes qui ont toujours cru en moi et plus particulièrement Guillaume COULBAUT et Mathieu LEMERCIER. Bonne saison à tout le monde.